Chasseur et proie [Rosalie Cullen]

La nuit était tombée sur Phoenix et Il était partit en chasse. Sa proie... un humain ? Non, l'un des siens. Le vampire avait enfilé son long manteau de cuir et avait quitté sa luxueuse chambre d'hôtel, son immense sabre caché dans les sombres replis de son vêtement. Ilffran parcourait la ville, rapide, alerte, invisible pour les humains. Sa protégée ne l'accompagnait pas ce soir là. Il lui avait accordé quelques jours de « vacances » et elle s'était évanouie dans la nature. Elle le rejoindrait dans peu de temps.

Son regard d'émeraude fouillait chaque recoin de la ville. Il analysait chaque son, chaque odeur... chaque esprit... les humains du coin n'avait aucun attrait psychique. Mmmh... les « esprits » supérieurs » se faisaient rares. Au moins avait il trouvé Mew. Sa perle rare. Son « esprit supérieur » qu'il avait modelé à sa guise. Sa protégée lui était tellement dévouée. Elle l'avait été dès leur première rencontre. À ce souvenir, il ne put s'empêcher de sourire.

S'arrêtant sur le toit d'un immeuble, Ilffran se figea et une expression de satisfaction se peignit sur ses traits. Enfin il trouvait celui qu'il cherchait. Fondant sur sa proie, il atterrit souplement sur le sol, derrière elle.

« Bonsoir Karl. Ça faisait longtemps. »

Sans laisser le temps de répondre au vampire, il attaqua et l'empala sur sa froide lame. Un hoquet de stupeur secoua le dénommé Karl. Retirant son sabre, Ilffran le regarda tomber à terre avec un sourire cruel.

« Je ne supporte que l'on chasse mes proies. Tu fais un bien piêtre buveur de sang. »

Écrasant sa main sous son talon, il planta à nouveau sa lame dans le ventre du vampire puis enfonça sa main dans sa cage thoracique et en retira son coeur, comme il l'avait fait avec celle qui l'avait transformé. Sa main comprima le coeur qui explosa sous la pression. Rapidement, plus vif que l'éclair, le buveur de sang trancha l'air plusieurs fois de son sabre. Sa vitesse augmentait, toujours plus rapide... bientôt il ne resta rien de Karl, réduit en milliers de minuscules morceaux de chair. Contemplant son oeuvre non sans quelque fierté, Ilffran lécha rapidement le sang qui maculait ses gants. Son regard se fit plus accéré, plus hypnotique.

« Sors de là. Tu pensais que je ne t'avais pas remarquée ? Tes pensées chaotiques sont très agaçantes ma chère. Je te conseille de vite sortir de ta cachette avant que je ne perde patience. Auquel cas j'irais te chercher et là je serais beaucoup moins gentil qu'à présent. »

Rosalie avait décidé de s'octroyer quelques jours en solitaire. Les autres Cullen avaient été quelque peu surpris de cette décision car, à son habitude, la jeune femme n'était pas du genre à se séparer de son compagnon. Elle avait prétexté le besoin de s'aérer l'esprit après les derniers évènements qui avaient secoué les journées plutôt paisible de la famille, et avait arrêté son choix de destination sur Phoenix. Cette immense ville de la mode lui permettrait entre autre de se refaire une garde robe, bien qu'elle n'en eut guère l'utilité tant son dressing était déjà empli de toutes sortes de vêtements, de chaussures et autres apparats. Après une journée passée dans les magasins à observer les autres femmes jalouser et les hommes apprécier sa beauté et sa magnificence, la vampire aux cheveux blonds comme les blés projetait de sillonner les rues de la capitale à la recherche d'une quelconque distraction. Elle avait donc quitté sa chambre d'hôtel, manège servi aux humains afin qu'il ne découvre pas son statut particulier, vêtue d'un jean et d'un simple débardeur qui mettait en valeur ses formes. Malgré le vent qui soufflait en bourrasques, Rosalie ne ressentait aucunement la fraîcheur ambiante, autre avantage à son statut vampirique. Ayant chassé avant d'embarquer, elle ne ressentait aucun besoin de sang et pouvait donc côtoyer les rares humains qui se hasardaient dans les rues désertes à cette heure avancée.

Une essence attira rapidement son attention, celle d’un vampire. Elle entreprit de le suivre, restant néanmoins à une distance raisonnable de ce dernier, se demandant où cela la conduirait. Une seconde odeur afflua ensuite à ses narines, celle-ci plus marquée que la première, celle d’un second vampire. La jeune femme blonde stoppa sa filature et se dissimula dans un recoin, attendant une quelconque distraction que pourrait lui apporter la confrontation entre les deux hommes. Celle-ci ne dura guère très longtemps : le dernier arrivant, après avoir prononcé une phrase qui s’apparentait plus à une phrase de circonstance que de courtoisie, attaqua sanguinairement l’inconnu que Rosalie avait suivi. En deux temps trois mouvements le corps du vampire gisait au sol, entièrement réduit en bouillie. Quiconque qui n’aurait pas été habitué à la vue et à l’odeur du sang, notamment Bella, se serait à la seconde même où le vampire avait commencé son œuvre de boucher. L’aînée de la famille Cullen fronça les sourcils.

*Qui diable était donc ce vampire pour réaliser un pareil travail ? Un traqueur ?*

Jamais auparavant, Rosalie n’avait vu de vampire se servir d’une arme blanche pour décimer ses ennemis. Les combats entre immortels étaient pour la plupart du temps réalisé à mains nues, et bien qu’au premier abord ils eussent semblé plus bestiaux, la brutalité de celui qui se tenait en face d’elle n’était d’aucune commune mesure.

L’inconnu se tourna lentement vers elle et jeta un regard menaçant en direction de l’endroit où elle se tenait. Il l’interpella ensuite, la sortant de ses pensées. D’une démarche féline, qui se voulait assurée, Rosalie s’avança vers son interlocuteur.

Elle resta néanmoins à une distance raisonnable de celui-ci. Une certaine puissance émanait de l’homme qui, semblait posséder le même don qu’Edward aux vues de ses dires.

« Tu n’as aucune raison de t’énerver, je ne suis pas ici pour chercher les ennuis… »

Rosalie refréna quelque peu son naturel prétentieux, ne souhaitant pas envenimer la situation.

« Un vampire digne de ce nom m’aurait forcément remarquée…. »

Le vampire marchait d'un pas souple et lent. Si quelqu'un avait observé la scène, il aurait vu deux créatures d'une suprenante beauté de promenant côte-à-côte, devisant poliment. La lune brillait, ronde et pleine, l'air était doux et frais, agréable. Le vieux buveur de sang ne l'aurait avoué pour rien au monde, il lui était fort plaisant de pouvoir parler avec l'une de sa race bien qu'ils soient foncièrement différent et peu semblables en bien des points. Un sourire qui aurait pu paraître hautain apparut sur les lèvres d'Ilffran. C'était un sourire simplement amusé.

"Mon nom... ne te dirait rien. Je l'ai abandonné pour un autre il y a longtemps."

Il acquiesça. Oui. Une magnifique soirée. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas passé un moment aussi agréable sans sa protégée laquelle il s'était tellement attaché. Un nouveau sourire et le vampire s'arrêta, son regard plongé dans celui de sa compagne.

"Je ne supporte pas que l'on s'attaque à mes proies. Karl le savait pertinemment. Il a joué et perdu. Les humains un tant soit peu intéressants ne doivent pas être chassés comme de vulgaires proies. Ils sont beaucoup à être ordinaires. Quelques uns retiennent mon intérêt et ceux-là... je ne permets à aucune créature de les soustraire à mon dessein."

Une expression cruelle s'affichait sur son visage si pâle aux traits fins et volontaires. Les "esprits supérieurs" devaient être préservés et magnifiés. Pas chassés comme du vulgaire bétail.



(hj : sorry pour la non-longueur T_T je ferais mieux la prochaine fois !)

"Dis moi, si je ne peux avoir l'honneur de connaître ton nom, pourrais je au moins connaître ton âge vampirique?"

Il avait une maîtrise de lui-même qui laissait pressentir à la jeune femme son âge avancé, mais elle préférait en avoir la confirmation.

Cette rencontre était presque irréelle, Rosalie était venue quelques jours à Phoenix pour se ressourcer et voilà qu'elle se retrouvait à converser avec un vampire sanguinaire, vieux de elle ne savait pas combien d'années. Enfin, toujours est il que pour le moment elle n'était pas en danger. Certes à tout moment son compagnon pourrait la tailler en morceaux avec son épée comme il l'avait fait avec le vampire qu'elle avait aperçu précédemment, mais elle ne souhaitait pas penser à cela et ne surtout pas laisser la peur s'insinuer en elle, ce qui pourrait la perdre. La peur qu'elle avait lue dans les yeux du dénommé Karl avant sa mort, elle l'avait déjà vue, elle-même en était la cause, l'avait provoquée chez son ancien petit-ami. Lorsqu'elle était devenue vampire, elle avait décidé de se venger de ce que lui avait fait Royce et ses ivrognes d'amis. Elle s'était vêtue de sa robe de mariée et l'avait pourchassé avec un malin plaisir, laissant ce sentiment violent prendre possession de chaque pore de sa peau.

Après s'être perdue quelques instants dans ses pensées, la jeune femme blonde réfléchit aux paroles qu'avait prononcées son compagnon. Elle haussa un sourcil interrogateur et lui demanda:

"Comment cela quelques humains méritent ton attention? Qu'entends tu par là? Ces humains possèderaient-ils des dons?"

La curiosité s'emparait petit à petit de Rosalie, elle sourit intérieurement et eut une pensée pour Alice, c'était elle qui, d'habitude, harcelait les gens de questions.

Des dons? Certes; il y avait Bella, qui n'était pas ordinaire, mais étaient ils autant à posséder une sorte de pouvoir? Concernant ses frères et sœurs et elle-même, Rosalie savait que dans leur enfance ils avaient tous des talents particuliers qui s'étaient développés lorsqu'ils avaient rejoint le monde des immortels, mais de là à parler de dons...

hj: aucun soucis!